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Publié le 10 juillet 2018
Instauré par la loi du 1er août 2003, le statut de conseiller en investissements financiers (CIF) vise à renforcer la protection des investisseurs par un meilleur encadrement de cet acteur de la commercialisation des produits financiers. Tout CIF est ainsi soumis à un certain nombre d’obligations et d’interdictions, contrôlées par l’AMF. A la suite de l’entrée en application de MIF 2, ce régime a intégré certaines règles analogues à celles applicables aux prestataires de services d’investissement.
Jusqu’à la loi de sécurité financière du 1er août 2003, le conseil en investissements financiers était exercé par des professionnels regroupés sous différentes appellations : conseillers en gestion de patrimoine, conseillers financiers, experts financiers, etc. Pour protéger les investisseurs, le rôle et les missions du conseiller en investissements financiers (CIF) sont désormais encadrés par le code monétaire et financier et le règlement général de l’AMF.
Le conseil en investissementLe conseil en investissement est défini comme le fait de fournir des recommandations personnalisées à un tiers, soit à sa demande, soit à l'initiative de l'entreprise qui fournit le conseil, concernant une ou plusieurs transactions portant sur des instruments financiers ou sur une ou plusieurs unités mentionnées à l'article L. 229-7 du code de l'environnement (art. D. 321-1 du code monétaire et financier).
Le CIF exerce à titre de profession habituelle :
Le CIF peut également recevoir un ordre d’un client qui souhaite souscrire des parts ou actions d’organismes de placement collectif (par exemple OPCVM ou OPCI) pour lesquelles il lui a fourni au préalable une prestation de conseil.
Le CIF peut démarcher des clients pour proposer son activité de conseil en investissements financiers. Il peut aussi mandater des personnes physiques qui démarcheront pour son compte.
L’AMF a précisé dans quelle mesure et à quelles conditions les activités désignées sous le terme générique de "conseil en haut de bilan" relèvent du service connexe n° 3 de l’article L. 321-2 du code monétaire et financier et peuvent être exercées sans agrément, ni statut professionnel particulier. La position DOC-2018-03, établie conjointement avec l’ACPR, clarifie les frontières entre le conseil en haut de bilan, libre d’exercice, et les services d’investissement de placement non garanti et de conseil en investissement qui ne peuvent être fournis que par des professionnels régulés.
Conditions d’âge, d’honorabilité et de compétence professionnelle, souscription d’une assurance, adhésion à une association professionnelle agréée, etc. Tout conseiller en investissements financiers (CIF) doit respecter un certain nombre d’obligations administratives, professionnelles et morales.
Quand le CIF est une personne morale
Lorsque le CIF est une personne morale, ce sont les personnes physiques ayant le pouvoir de gérer ou d'administrer cette personne morale qui doivent remplir les conditions d’âge, d’honorabilité et de compétence professionnelle.
Le CIF doit pouvoir justifier, à tout moment, de l'existence d'un contrat d'assurance le couvrant contre les conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile professionnelle en cas de manquement à ses obligations professionnelles. Les niveaux minimaux de garantie du contrat d'assurance de responsabilité civile professionnelle sont fixés à l’art. D. 541-9 du code monétaire et financier.
Tout CIF doit adhérer à une, et une seule, association professionnelle agréée par l'AMF. Cette association est chargée du suivi de l’activité professionnelle individuelle de ses membres, de leur représentation collective et de la défense de leurs droits et intérêts. La liste des associations agréées est consultable sur le site internet de l'AMF. En vue de l’adhésion du CIF, l’association vérifie qu’il dispose d’un programme d’activité et en apprécie la qualité (art. L. 541-4 du code monétaire et financier).
Chaque CIF doit être immatriculé dans un registre tenu par l’ORIAS, après vérification que le CIF remplit les conditions d’accès à la profession en termes de compétence professionnelle, d’honorabilité, de souscription d’un contrat d’assurance et d’adhésion à une association de CIF. Ce registre recense également les agents liés, les intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement et les intermédiaires d’assurance. Accéder au registre de l'ORIAS. Ce registre permet une immatriculation unique des intermédiaires financiers et d’identifier ainsi pour chacun d’entre eux les différentes habilitations dont ils bénéficient.
Le CIF ne doit pas recevoir de ses clients des fonds autres que ceux destinés à la rémunération de son activité de conseil en investissements financiers. Par ailleurs, il ne peut recevoir de ses clients des instruments financiers.
Les CIF doivent acquitter à l’AMF une contribution annuelle d’un montant fixe de 450 euros due au titre de la mission de contrôle de l’AMF portant sur le respect par les CIF des dispositions qui leur sont applicables.
Pour mener à bien sa mission et garantir la protection des investisseurs, le CIF doit respecter des règles d’organisation et de bonne conduite, prévues respectivement aux articles L. 541-8 et L. 541-8-1 et précisées par les articles 325-3 et suivants du règlement général de l’AMF.
Le CIF doit respecter notamment les obligations suivantes :
Toutes les informations, y compris à caractère promotionnel, adressées par un CIF, doivent présenter un caractère exact, clair et non trompeur.
Sous réserve du cas où il informe son client que le conseil est fourni sur une base indépendante, lorsque, en liaison avec la prestation de conseil à son client, le CIF verse à un tiers ou perçoit d’un tiers une rémunération, une commission, ou un avantage non monétaire :
L’AMF a publié un guide pédagogique pour les CIF présentant, par l’illustration des différents thèmes qui impactent leurs activités, le nouveau régime dit « analogue » des CIF en France, à la suite de l’entrée en application de MIF 2.
Le CIF doit indiquer à son client si le conseil qu’il lui fournit l’est sur une base indépendante ou non. Si le conseil est fourni sur une base indépendante, le CIF :
Le CIF n’autorise pas les personnes physiques qu’il emploie à fournir à la fois des conseils indépendants et des conseils non indépendants.
Le CIF doit :
Le CIF doit remettre à chaque nouveau client un document comportant les mentions suivantes :
L’information dans les correspondances ou les documents promotionnels
Toute correspondance ou communication à caractère promotionnel, quel qu'en soit le support, émanant d'un CIF agissant en cette qualité indique :
- son nom ou sa dénomination sociale,
- son adresse professionnelle ou celle de son siège social,
- son statut de CIF et l'identité de l'association professionnelle à laquelle il adhère, et
- son numéro d'immatriculation à l’ORIAS.
Avant de formuler un conseil, le CIF doit remettre à son client une lettre de mission, rédigée en double exemplaire et signée par les deux parties. Cette lettre de mission peut être rédigée selon un modèle-type élaboré par l'association professionnelle à laquelle le CIF adhère. Elle comporte notamment les mentions suivantes :
Le conseil au client est formalisé dans une déclaration d’adéquation écrite justifiant :
La confidentialité des informations relatives au client
Le CIF ne doit pas communiquer ou exploiter, en dehors de sa mission, pour son compte propre ou pour le compte d'autrui, les informations relatives à son client sans l'autorisation expresse de celui-ci.
Ces propositions doivent se fonder sur :
Ce document explique pourquoi la recommandation formulée est adaptée au client, y compris la façon dont elle est conforme aux objectifs et à la situation particulière du client en ce qui concerne la durée d'investissement requise, les connaissances et l'expérience du client ainsi que l'attitude du client à l'égard du risque et sa capacité de perte.
Le CIF doit se doter de ressources et procédures nécessaires pour mener à bien ses activités et mettre en œuvre ces ressources et procédures avec un souci d’efficacité.
Lorsqu'il emploie plusieurs personnes dédiées à l'exercice de son activité, le CIF doit se doter d'une organisation et de procédures écrites lui permettant d’exercer son activité en conformité avec les dispositions législatives, réglementaires et déontologiques. .
Il doit en outre :
Les CIF doivent suivre chaque année des formations organisées par leur association pour actualiser leurs connaissances.
Les CIF sont soumis à une régulation à deux niveaux. Les CIF sont membres d’une association de CIF agréée par l’AMF.
L'AMF dispose d'un pouvoir de contrôle des CIF.
La Commission des sanctions de l’AMF peut sanctionner les CIF en cas de manquement aux règles et obligations qui leur sont applicables. Les sanctions applicables sont par exemple l’avertissement, le blâme ou encore l’interdiction temporaire ou définitive de l’exercice de tout ou partie des services fournis.
La Commission des sanctions peut prononcer soit à la place, soit en sus de ces sanctions, une sanction pécuniaire dont le montant ne peut être supérieur à 100 millions d’euros ou au décuple du montant des profits éventuellement réalisés.
L’AMF est en charge de l’agrément des associations de CIF. La liste des associations agréées figure sur le site internet de l’AMF.
L'association professionnelle communique à l'AMF, le 31 mai de chaque année au plus tard, une copie du bilan et du compte de résultat du dernier exercice comptable et un rapport d'activité décrivant notamment, pour l’année civile précédente, les contrôles effectués et leur archivage, les formations dispensées ou sélectionnées.
Elle informe également l'AMF de tout changement portant sur les éléments caractéristiques qui figuraient dans le dossier d'agrément initial. L'AMF fait alors connaître à l'association les conséquences éventuelles sur son agrément.
Toute modification du code de déontologie doit être soumise à l'approbation préalable de l'AMF.
L’AMF dispose d’un pouvoir de contrôle et de sanction à l’égard des associations de CIF.
Par ailleurs, l'AMF peut retirer l'agrément d'une association professionnelle lorsque :
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