Hommage à Marine Corrieras

L’Autorité des marchés financiers, que Marine Corrieras - décédée brutalement le 9 avril - a servie pendant 26 ans à la Direction des émetteurs, souhaite rendre hommage à la merveilleuse collègue qu’elle était.

Marine était un rouage essentiel de la supervision des sociétés cotées à Paris, faisant preuve d’une disponibilité, d’un engagement et d’un dévouement exceptionnels dans l’accompagnement de ces sociétés.

Surtout, Marine était l’architecte et la principale rédactrice du rapport de l’AMF sur le gouvernement d’entreprise et la rémunération des dirigeants, qui depuis vingt ans a largement contribué à l’amélioration des pratiques de gouvernance sur la Place de Paris et qui sans sa détermination n’aurait jamais pu paraître.

Elle laisse une œuvre considérable : des milliers de pages de guides, de rapports et de doctrine que des générations liront encore longtemps car elles ont été conçues pour durer.

Les hommages qui affluent, au-delà de nos frontières, témoignent de la place singulière d’une grande dame du dialogue actionnarial et de la gouvernance que Marine occupait dans l’univers de la régulation financière nationale et européenne.

Marine aimait profondément l’AMF. Elle avait trouvé dans ses missions d’intérêt général un écho permanent à ses valeurs : l’indépendance d’esprit, l’intégrité, la prévalence de l’intérêt général sur les intérêts particuliers ou personnels, le courage, la défense du faible contre le fort.

Et les équipes de l’AMF aimaient profondément Marine. Au-delà de son intelligence éclectique, nous aimions son humilité, son authenticité, son sens du service public et du service tout court, sa gentillesse, sa générosité, sa noblesse de cœur, autant de qualités presque insolites dans le monde des affaires. Et plus que tout nous aimions son sourire et sa profonde humanité.

Nous admirions son exigence vis-à-vis d’elle-même qui n’avait d’équivalent que son indulgence vis-à-vis des autres. Sa gratitude nous obligeait : elle ne demandait jamais rien pour elle-même mais disait merci, pour tout, tout le temps, à tout le monde.

Dans l’âpreté de la vie des affaires, Marine ne luttait pas à armes égales. Elle faisait usage des armes non conventionnelles les plus désarmantes : aux calculs, à la malhonnêteté intellectuelle, aux tentatives de déstabilisation, Marine opposait son souci de la vérité, la dignité en toutes circonstances, son sourire, sa grandeur d’âme.

Au-delà de l’experte incomparable, c’est la personnalité si exceptionnellement attachante que nous avons tant aimée.

Pour tout cela, chère Marine, merci.