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Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs : Panorama des sociétés de gestion

Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs : Panorama des sociétés de gestion

Le nombre de sociétés de gestion de portefeuille agréées en France s'est établi, au 31 décembre 2014, à 634. Un nouveau niveau record. Et la tendance pour l'année en cours laisse présager – sauf événement majeur au cours du second semestre 2015 – d'un nouveau record en fin d'année. Mais est-ce une si bonne nouvelle ?

En 2007, 52 agréments ont été délivrés et 16 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 538 SGP agréées. En 2008, 50 agréments ont été délivrés et 17 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 571 SGP agréées. En 2009, 25 agréments ont été délivrés et 29 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 567 SGP agréées. En 2010, 53 agréments ont été délivrés et 30 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 590 SGP agréées. En 2011, 39 agréments ont été délivrés et 30 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 599 SGP agréées. En 2012, 34 agréments ont été délivrés et 29 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 604 SGP agréées. En 2013, 39 agréments ont été délivrés et 30 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 613 SGP agréées. En 2014, 48 agréments ont été délivrés et 27 retraits d'agrément ont été prononcés pour un total de 634 SGP agréées.

Un record en trompe l'œil ?

La réponse ne peut se résumer à la simple lecture des chiffres.
L'entrée en vigueur de la directive AIFM a tout d'abord joué un rôle significatif, en 2014, avec l'inclusion dans l'univers des sociétés de gestion de portefeuille de nombreux acteurs déjà présents dans le domaine de la gestion d'actifs (12 précisément, soit 25% du total des nouveaux agréés).

Ces acteurs, anciennement sociétés de gestion de SCPI, de SEF et de FCT, agissent désormais sous le statut unique de sociétés de gestion de portefeuille (SGP).

La nature elle-même des primo agréments montre un biais toujours plus marqué vers la titrisation ou les actifs réels (capital investissement, immobilier et infrastructures). Parmi ces nouveaux intervenants, 7 exerçaient déjà une activité financière (par exemple au travers de SCI ou de certaines SCR). Mais, avant AIFM, cette activité n'était pas régulée par l'Autorité des marchés financiers.

Il demeure enfin, le risque d'un marché très fragmenté, tant la part des sociétés de taille modeste est, en nombre d'unités, prépondérante dans le paysage français de la gestion d'actifs.

13 % des nouvelles SGP ont été agréées pour de la titrisation (6 SGP) 25 % des nouvelles SGP ont été agréées pour de la gestion classique (12 SGP) 29 % des nouvelles SGP ont été agréées pour du capital-investissement (14 SGP) 33 % des nouvelles SGP ont été agréées pour de l'immobilier (16 SGP)

Si ces aspects modèrent la lecture faite de l'accroissement continu de la population des sociétés de gestion de portefeuille françaises, cette progression depuis maintenant près de 10 ans doit être soulignée.

Une tendance haussière en termes d'agrément : preuve d'une forte activité de la place de Paris

Ce record traduit bien évidemment le dynamisme de l'industrie de la gestion française qui demeure une place forte au niveau mondial.

Ce leadership en matière de gestion financière rappelle, à nouveau, les atouts dont bénéficient les gérants français : un marché intérieur important avec une forte capacité d'épargne, une qualité de la formation académique, une compétitivité en termes de coûts d'implantation, une productivité et rapidité d'implémentation, une régulation équilibrée, protectrice des épargnants et soucieuse d'accompagner le développement des acteurs, etc.

De plus, cette dynamique se matérialise, comme évoqué précédemment, par une surreprésentation des structures entrepreneuriales dans la population (2/3 environ).

Cette spécificité française, loin de représenter une menace – n'oublions pas que la France compte également en ses rangs de très nombreuses entreprises indépendantes de taille importante à l'échelle européenne et de nombreux représentants parmi les leaders mondiaux de la gestion – est perçue comme un véritable atout.

Elle souligne la capacité d'innovation de la gestion financière française, favorisant ainsi, par des approches de gestion différentes, une meilleure formation des prix et une moindre volatilité, gage de confiance pour les investisseurs.

Zoom sur… les capacités d'exportation de la gestion française

Les performances réalisées par les sociétés de gestion françaises en matière d'exportation de leur activité en dehors de nos frontières est un des aspects peu connus de l'industrie mais pourtant en croissance rapide et régulière.

La vitalité et la capacité pour les sociétés de gestion françaises de prendre des parts de marchés à l'international, sont visibles au travers de plusieurs indicateurs :

  • Une utilisation toujours élevée des passeports " out " européens, portée par l'engouement suscité en France par la mise en place de la directive AIFM (plus de 300 SGP agréées AIFM à fin 2014). Pas moins de 183 passeports ont ainsi été délivrés aux sociétés de gestion françaises en 2014 (dont 106 au titre de la directive AIFM en vue de gérer des FIA étrangers). De même, 819 passeports " out " commercialisation ont été notifiés en 2014 (commercialisation de produits UCITS et FIA hors de France) ;
  • Une présence en dehors des frontières de l'Europe avec 18 milliards d'euros de FIA de pays tiers gérés en direct par les gestionnaires français ;
  • Un taux extrêmement faible de " délocalisations " de sociétés de gestion (seulement 2 retraits d'agrément pour ce motif identifiés en 2014), traduisant la faculté de la place de Paris de demeurer un acteur principal en matière de gestion, capable de diffuser depuis la France, son expertise et ses produits.

Zoom sur … le reporting AIFM

Afin d'identifier et de suivre dans la durée les risques portés par la gestion d'actifs européenne, la directive AIFM a introduit une nouvelle obligation de reporting qui s'applique aux gestionnaires de fonds d'investissement alternatifs (FIA).

Ce reporting s'intéresse aussi bien à la composition et au niveau de levier des portefeuilles qu'à leur exposition aux différents risques et contreparties de marché et à la composition du passif des FIA. En fonction de la taille des gestionnaires et des véhicules concernés, ainsi que de leur recours ou non à un levier considéré comme substantiel, la fréquence de reporting peut être annuelle, semestrielle et/ou trimestrielle.

Les premiers reportings ont été collectés courant 2014. Lors de la dernière collecte portant sur le 1er trimestre 2015, 3 800 FIA soumis à une fréquence trimestrielle de reporting et représentant 640 milliards d'euros, soit 90% des encours de FIA français, ont transmis des informations à l'AMF.

Un focus sur quelques éléments saillants issus de ces reportings (à fin mars 2015) sera effectué dans un prochain chiffre clé.

Source
Dans le cadre du suivi du secteur de la gestion d'actifs pour le compte de tiers, l'AMF dispose des fiches de renseignements annuels transmises par les sociétés de gestion de portefeuille (SGP). Ces fiches contiennent des informations quantitatives sur les actifs gérés ainsi que sur les produits et les charges liés à l'activité de gestion pour le compte de tiers exercée en France. Ces informations permettent à la Division agrément et suivi de la Direction de la gestion d'actifs de l'AMF d'en faire des analyses. Depuis l'entrée en vigueur de la directive AIFM en juillet 2013, les gestionnaires de FIA européens sont, en outre, soumis à une nouvelle obligation de reporting. Les informations recueillies ont trait, notamment, à l'exposition des portefeuilles aux différents types de risques et sont collectées trimestriellement, semestriellement et/ou annuellement. Malgré tout le soin apporté à la compilation et au traitement des données et en tenant compte des fiches de renseignements reçues tardivement et des erreurs éventuelles de saisie, certaines inexactitudes peuvent subsister.

Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs
Chaque année, l'AMF publie une série d'articles intitulés " Les chiffres clés de la gestion d'actifs ". Ces publications sont disponibles depuis la rubrique Publications > Rapports, études & analyses > Épargne & prestataires du site internet de l'AMF. Les chiffres clés à venir concerneront les thèmes suivants : le profil type des sociétés de gestion, puis les encours sous gestion, puis les données financières des sociétés de gestion de portefeuille et enfin, le dispositif de contrôle. Une compilation de ces 5 publications, enrichie de données et tableaux complémentaires, sera également publiée d'ici la fin de l'année.