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Mieux s'informer pour mieux investir
Certains investisseurs ont tendance à choisir les mêmes placements que d’autres, les placements « du moment », sans prendre le temps de se forger leur propre opinion. Pourtant, s’informer c’est la clé pour trouver des placements adaptés à ses propres besoins ! Voici quelques pistes pour savoir où et comment s’informer.
S’informer pour ne pas investir de façon impulsive
Un investisseur sait que les placements plus risqués ont un potentiel de rendement plus élevé, et qu’investir sur les marchés financiers, c’est sérieux. Mais devant les fluctuations quotidiennes et la quantité d’informations disponible sur Internet et les réseaux sociaux, chacun est traversé par des émotions, qui peuvent faire prendre des décisions trop rapides, par peur de rater une bonne affaire par exemple.
Pour ne pas laisser ses émotions prendre le dessus, le mieux, c’est de s’informer, de varier et croiser ses sources et de se forger sa propre opinion.
Une méthode pour des investissements moins impulsifs
Très concrètement, un investisseur ne devrait jamais investir sans noter par écrit les raisons de son choix, et ce qui devrait le décider à revendre plus tard. Alors qu’il n’a jamais été aussi facile d’acheter et de vendre des actions sur les plateformes d’investissement, cette petite discipline nous évite de faire des choix trop rapides et permet de se souvenir de son raisonnement. Cela pourrait être précieux quelques semaines ou quelques mois plus tard !
Il faut faire le point régulièrement, mais pas trop souvent ! Les variations quotidiennes peuvent être excessives car les marchés ont tendance à sur-réagir face à certaines informations. Surveiller ses investissements tous les jours est donc le meilleur moyen de prendre des décisions impulsives. Pour un investissement en actions, une fois par semaine est largement suffisant. Pour des ETF, une fois par mois, voire par trimestre. Pour prendre du recul sur ses investissements, et avoir une réflexion sur leur pertinence par rapport à sa propre situation financière, une fois par an.
Une méthode pour se libérer de ses émotions : l’investissement régulier (DCA)
Souvent appelé « Dollar Cost Average » (DCA) sur les réseaux sociaux, l’investissement programmé (régulier et automatique), est un bon moyen d’investir sans être guidé par ses craintes, et évite de se demander constamment si c’est le bon moment pour le faire. Par exemple, on place chaque mois le même montant, de façon automatique, sur un fonds ou un ETF diversifié.
Toutes les opinions sont-elles valables ?
Sur Internet ou sur les réseaux sociaux, les avis, les opinions sur une action ou une crypto ont-ils de la valeur ? Il faut s’interroger sur le sérieux, l’expertise et l’indépendance de la personne qui s’exprime. Celui qui vante une action a-t-il un intérêt à ce que son cours monte ? C’est déjà arrivé en bourse, notamment quand il s’agit de petites sociétés positionnées sur un marché étroit.
L’important, c’est de prendre du recul et de se poser quelques questions.
- Cet avis est-il fondé sur des arguments solides, des sources identifiées et neutres ?
- Existe-t-il des avis contraires à ce que je viens de voir, sont-ils crédibles aussi ?
Prendre son temps, s’informer, croiser ses sources, réfléchir, se donner une méthode. Tout ça permet de se forger son propre avis plutôt que de se laisser guider par celui des autres.
Comment se faire une opinion sur le potentiel de hausse d'une valeur ?
Savoir investir, faire preuve de patience et savoir vendre, c’est une activité qui nécessite de prendre du temps et d’avoir une opinion sur le « bon prix » d’un produit financier (action, part d’un ETF, « crypto-monnaie », etc.).
Il ne s’agit pas de se transformer en analyste financier mais de se donner une méthode, de s’appuyer sur des avis crédibles et des opinions variées. Pour cela, il vaut mieux repérer les sources d’information sérieuses et trouver différents avis. Cela peut passer par la presse spécialisée. Certains investisseurs s’informent sur les réseaux sociaux, sur lesquels on peut aussi trouver des avis intéressants et des opinions variées. L’essentiel est de toujours bien se questionner sur la personne qui émet un avis et de croiser ses sources.
Personne ne peut prévoir l’avenir à coup sûr. Il faut donc réussir à se faire une opinion sur le prix de l’investissement qu’on envisage de faire. Est-il bon marché ? Existe-t-il un potentiel de hausse ? Pour quelles raisons ?
Le cas des actions
Le potentiel de valorisation d’une action découle de son prix actuel et des hypothèses de croissance de l’entreprise. Pour essayer de le déterminer, il faut trouver des informations sur les prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfices de la société. Il peut être intéressant de voir s’il existe un consensus chez les analystes sur les perspectives d’évolution du cours des sociétés. Ces informations se trouvent souvent dans les interfaces proposées par les intermédiaires en ligne spécialisés dans l’investissement (brokers), ou sur des sites d’informations financières. La presse financière publie également ce type d’informations.
Il est intéressant aussi de chercher les avis d’analystes sur ces sociétés. Voici un exemple d’informations qui peut intéresser l’investisseur dans une action du secteur automobile.
Suivre l’actualité des sociétés et s’intéresser aux opinions des analystes
Exemple d’infos sur le secteur automobile
L’industrie automobile mondiale entre dans une période de faible croissance. En 2024, la croissance des ventes mondiales de voitures se stabilisera après un rebond en 2023, tout en restant en deçà des niveaux d’avant Covid. Malgré la dynamique des véhicules électriques (+32 %), il sera difficile pour la plupart des équipementiers et constructeurs automobiles de s’extraire de la conjoncture macroéconomique dans les mois à venir. En effet, la hausse des taux et le resserrement des conditions de crédit pèseront encore sur les capacités de financement des ménages et des entreprises (flottes professionnelles).
Le groupe A a livré X millions de voitures neuves sur le marché européen (+ 18 %), soit une part de marché de 26 % (+ 1,1 point). Son dauphin, B, a quant à lui été en progression de 5 %, pour une part de marché en retrait. En troisième position, le groupe C a été en progression de 17 %.
La grande majorité des groupes automobiles européens ont vu leurs cours baisser après leurs publications de résultats. Seule l'action C a progressé. Le marché a sanctionné la société E (-8 %) dont le résultat était inférieur à ce qui était attendu par les analystes en moyenne.
Exemple 1 : une action cotée
C’est une société du secteur de la technologie. Imaginons que le cours de son action ait beaucoup monté depuis quelques mois, sur la base d’anticipations de croissance optimistes pour le secteur. Selon un investisseur que vous suivez sur un réseau social, le cours devrait encore monter. Vous trouvez que ce qu’il dit est instructif et que jusque-là il a souvent vu juste.
Comment bien vous informer ? Vous pouvez varier et croiser vos sources. Vous pouvez chercher ce qu’en disent des observateurs ou des gérants de fonds d’investissement qui investissent sur le secteur qui vous intéresse. Et sur la croissance à venir du secteur, qu’en pensent les économistes spécialisés ?
Votre opinion est faite ? Si vous trouvez que le prix de l’action est déjà trop cher, vous choisirez de ne pas investir, et peut être même vendre vos actions si vous en détenez déjà. Au contraire, si vous pensez que les hypothèses de croissance sont en dessous de la réalité, alors c’est une bonne raison pour investir.
En bref :
- trouver des chiffres sur les entreprises et leurs secteurs d'activité,
- chercher et croiser des opinions argumentées, c’est-à-dire des chiffres et un raisonnement construit, auprès de spécialistes et pourquoi pas d’autres investisseurs.
Exemple 2 : un ETF investi en actions européennes (Stoxx Europe 600)
Pour savoir s’il est intéressant d’acheter ou non un ETF indexé sur un indice actions, c’est la même approche que pour une action, mais en se plaçant à un niveau plus global : celui de l’économie et des secteurs qui sont derrière les entreprises retenues pour constituer l’indice que suit l’ETF. Le document d’informations clés (DIC) de l’ETF fournit de premières informations sur l’indice en question, mais elles méritent d’être complétées par d’autres éléments.
Dans cet exemple, on parle des économies qui sont derrières les 600 principales valeurs de 17 places boursières européennes. C’est donc un investissement a priori très diversifié sur l’économie européenne. Concrètement, il n’est pas possible de regarder les perspectives de chaque société. Il faut donc se faire une opinion sur les perspectives d’ensemble de l’économie européenne, qui finiront par se traduire dans l’évolution des cours des actions des sociétés et donc de l’ETF en question.
Toutefois, c’est mieux de chercher à comprendre sur quelles zones économiques ou sur quels secteurs les sociétés composant l’indice sont présentes. Les commentaires de gestion des sociétés de gestion qui proposent ce type d’ETF peuvent être intéressants.
Il est essentiel de s’informer sur la composition de l’indice suivi par l’ETF, pour savoir si quelques sociétés ou secteurs d’activités y sont plus représentés que d’autres. Si les cours des sociétés d’un ou deux secteurs montent, alors que les autres stagnent, le poids de ces valeurs dans l’indice devient très important. Résultat : l’investissement est beaucoup plus sectoriel, moins diversifié et peut-être beaucoup plus risqué que ce que vous imaginiez au départ.
En bref :
- lire le document d’informations clés (DIC) de l’ETF, comprendre sa stratégie et savoir à quelles sociétés l’ETF est exposé,
- s’informer sur la composition de l’indice et les principales valeurs qui le composent,
- et comme pour les actions, trouver des avis différents sur les perspectives de croissance de la zone économique suivie par l’indice en question.
Exemple 3 : une « crypto-monnaie »
Il y a beaucoup de façon d’investir en cryptos, car il y a beaucoup de cryptos ! Chacune a son projet, son modèle, sa communauté…
Comment s’informer ? Il n’existe pas vraiment de document officiel, les cryptos n’étant pas réglementées. Il faut donc essayer de trouver des sources qui vous paraissent fiables. On peut se tourner vers des sites d’information spécialisés, des discussions, des opinions et des analyses sur les réseaux sociaux et les forums communautaires (souvent en anglais) qui proposent une réflexion sur le potentiel des cryptos.
Parlons de la plus connue : le bitcoin. Sa valeur a beaucoup augmenté depuis son lancement il y a 15 ans, malgré des baisses tout aussi fortes, attirant de nombreux investisseurs. Pour certains investisseurs, investir en bitcoin c’est comme acheter un billet de loterie : on ne sait pas ce que ça va donner, mais ça pourrait rapporter gros un jour. Pour d’autres, au contraire, c’est un actif présentant un potentiel de hausse, en contrepartie des fortes fluctuations de sa valeur.
Existe-t-il des raisons de penser que sa valeur va encore monter ? Qu’est-ce qui fait l’offre et la demande de bitcoin ? La défiance envers le système financier traditionnel ? Ou simplement l’appât du gain, auquel cas ça serait de la pure spéculation ?
Comme toujours, l’essentiel est de s’interroger sur la crédibilité des sources d’informations, de croiser les avis et analyses disponibles. Et attention aux sources qui sont « juges et parties » dont l’intérêt est juste de vendre l’investissement en cryptos !
En bref :
- se documenter, lire, comprendre ce qui fait l’offre et la demande de cryptos, ce qui explique leurs très fortes fluctuations,
- se tourner vers des sources qui n’ont pas de conflit d’intérêts.
Exemple 4 : un projet de financement participatif
Avant d’investir via du financement participatif, il faut prendre le temps de se renseigner sur le projet dans lequel il est proposé d’investir. Faire du financement participatif consiste à investir à petite échelle : il faut être convaincu que le projet peut être gagnant, souvent sur la base d’une idée très innovante, ce qui nécessite de l’étudier en profondeur.
S’il s’agit d’investir en titres, sous forme d’actions ou d’obligations, il faut s’informer sur la santé financière de la société qui porte le projet, comme si on allait investir en direct dans cette société, qui est souvent une jeune société au début de son développement.
S’il s’agit d’un projet immobilier, il faut s’intéresser au potentiel du secteur géographique concerné, comme on le ferait avant d'investir soi-même dans un bien immobilier.
Toutes les informations sur le projet sont disponibles sur la plateforme de crowdfunding : ses caractéristiques, les modalités de financement, la nature de l'investissement proposé, les frais, et les risques. Ne pas oublier de consulter la rubrique des risques. Ces informations sont aussi présentées dans la fiche d'informations clés pour l'investissement (FICI) attachée au projet.
Il est aussi possible de compléter ces informations en allant consulter certains forums sur lesquels d’autres investisseurs partagent leur analyse des chances de succès des projets.
En bref :
- bien se renseigner sur le projet qui doit être financé, son environnement, et sur la société qui le porte dans le cadre d’un investissement sous la forme de titres (actions, obligations),
- lire attentivement la fiche d’informations clés pour l’investissement (FICI).
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Responsable de la publication : Le Directeur de la Direction de la communication de l'AMF. Contact : Direction de la communication, Autorité des marchés financiers - 17, place de la Bourse - 75082 Paris Cedex 02