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Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs - Le profil des sociétés de gestion

Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs - Le profil des sociétés de gestion

Les effectifs déclarés par les sociétés de gestion de portefeuille agréées s'établissent à 15 531 personnes au 31 décembre 2014, soit un retour à des plus hauts historiques. La gestion d'actifs en France offre donc des opportunités professionnelles qui se maintiennent dans le temps. Mais les effectifs peuvent varier en fonction des spécificités des acteurs : type d'actionnariat, taille, etc. Zoom sur le profil des sociétés de gestion.

Des effectifs records : 15 531 emplois directs en 2014

L'évolution historique des effectifs témoigne du dynamisme que connaît l'industrie de la gestion d'actifs en France. De par son développement, cette industrie joue un rôle majeur dans le financement de l'économie. En 2014, les emplois directs s'élèvent à 15 531 (y compris les personnes détachées ou mises à disposition par le groupe), soit une croissance de 3,3% par rapport à 2013.

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Source : AMF

Ce résultat s'explique par la hausse significative et combinée du nombre de gérants (+3,2% par rapport à l'exercice 2013) et des effectifs hors gérants (+3,4% par rapport à l'exercice 2013) de façon cohérente avec l'accroissement du nombre de sociétés de gestion. Toutefois, l'évolution des effectifs des sociétés de gestion de portefeuille n'est pas uniforme et varie en fonction des spécificités de celles-ci (type d'actionnariat, profil et support de gestion, etc.).

La répartition des effectifs s'inscrit dans la tendance dessinée les années précédentes, à savoir un modèle partagé entre les sociétés entrepreneuriales et les grands groupes. En effet, 76,1% des sociétés de gestion de portefeuille ont un effectif inférieur à 20 personnes et représentent 23,1% des emplois directs de l'industrie de la gestion d'actifs de la place de Paris. D'autre part, les sociétés de taille importante (plus de 100 personnes) représentent 4,8% de la population mais concentrent 49,1% des emplois directs en 2014.

En 2014, la part des gérants dans les effectifs agrégés des sociétés de gestion de portefeuille s'établit, comme en 2013, à 28%. Plus le niveau d'encours des sociétés de gestion de portefeuille est élevé, plus la pondération du nombre de gérants dans l'effectif est faible. Ceci reflète l'internalisation des fonctions " support " dans les sociétés de gestion de portefeuille de grande taille. A l'inverse, les structures dont l'effectif est inférieur à 20 personnes externalisent un pan non négligeable de ces activités, entrainant ainsi une baisse mécanique des effectifs hors gérants.

Zoom sur… l'actionnariat des sociétés de gestion de portefeuille

L'analyse de l'actionnariat permet d'identifier des profils très différenciés dans le paysage des sociétés de gestion de portefeuille 

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Source : AMF

Les sociétés de gestion entrepreneuriales

Entre 2010 et 2014, la part des structures entrepreneuriales dans la population totale passe de 58,5% à 65,5%. De plus, la dynamique du nombre des nouveaux acteurs agréés en 2014 provient en quasi-totalité de projets entrepreneuriaux, ce qui renforce le caractère spécifique du paysage de la place financière de Paris, dominée numériquement par des sociétés entrepreneuriales. Ces dernières sont spécialisées dans la gestion active, la gestion privée, la gestion alternative, la multigestion ou le capital investissement. En 2014, elles voient leurs parts de marché augmenter sensiblement de 1,1 point de pourcentage par rapport à 2010, leurs encours sous gestion s'élèvent désormais à hauteur de 218 milliards d'euros, soit une croissance de 66,4% en 4 ans. Cette hausse de part de marché semble s'expliquer davantage par l'augmentation du nombre de sociétés entrepreneuriales que par la croissance de leurs encours moyens. Néanmoins, les fondamentaux permettant une consolidation des sociétés de gestion entrepreneuriales sont présents : le décloisonnement des marchés, l'émergence de nouvelles plates-formes, l'environnement concurrentiel, la recherche de relais de croissance, etc.

Les sociétés de gestion de portefeuille détenues par des établissements de crédit

La proportion des sociétés de gestion de portefeuille détenues par les établissements de crédit dans l'ensemble de la population est en baisse par rapport à 2010 (-6,3 points de pourcentage) pour s'établir à 18,6%. La rationalisation et la concentration de ces établissements (regroupements des activités de gestion d'actifs par le rapprochement d'établissements de crédits ou la fusion d'entités d'un même groupe) sont les principaux facteurs expliquant une croissance relative plus faible du nombre de ces entités. Cependant, leurs parts de marché ne se sont que très légèrement érodées (-0,9 point de pourcentage par rapport à 2010). Elles restent donc leaders en termes de parts de marché et voient leurs encours sous gestion s'établir à 1990 milliards d'euros, soit une progression de 12 % sur 4 ans.

Zoom sur… les acteurs de l'industrie de la gestion d'actifs : une évolution par l'expérience et l'exportation

Les grandes catégories de sociétés de gestion

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Source : AMF

Le graphique ci-dessus, représentant les acteurs de la gestion d'actifs selon leur ancienneté et leurs volumes d'encours gérés, permet de répartir les acteurs de la place de Paris en 4 catégories :

- Les " prometteuses " sont des structures entrepreneuriales récentes, spécialisées sur des créneaux bien précis (stratégie de niche)et proposant des services personnalisés, généralement hors de la gestion " benchmarkée ". Ces sociétés, dont la moyenne d'âge se situe autour de 5 ans, entrevoient des perspectives de croissance encourageantes.

- Les " réussites entrepreneuriales ", dont la moyenne d'âge se situe entre 10 et 12 ans, sont des sociétés qui possèdent, dans l'ensemble, des encours plus importants que les " prometteuses ". Ce statut leur permet d'attirer plus facilement les grands investisseurs institutionnels et de se développer à l'international. De plus, l'expertise spécialisée et l'innovation permettent à ces acteurs de dégager des marges élevées, au-dessus de la moyenne du secteur.

- Les " challengers " sont, pour la plupart, des filiales d'établissements de crédit de taille moyenne qui exercent une activité depuis 15-23 ans. Elles gèrent un volume d'encours conséquent et continuent de développer leurs activités à l'international sur des créneaux spécialisés.

- Les " leaders " sont des filiales d'établissements de crédit, leaders en termes de parts de marché. Les trois premières sociétés de gestion de portefeuille de cette catégorie concentrent à elles seules 39,8% des parts de marché du secteur. D'un point de vue méthodologique, nous avons considéré que la première société de gestion de portefeuille en termes de niveau d'encours était âgée de 19 ans car elle est issue de la fusion de deux anciennes sociétés créées en 1996 et en 1997. Les deux autres acteurs principaux exercent une activité depuis respectivement 23 et 25 ans. 

Il convient tout de même d'être prudent avec l'interprétation de cette répartition. En effet, un nombre non négligeable de sociétés présente des encours faibles, voire nuls du fait de l'absence d'activité. Si les jeunes structures constituent la majorité de cette catégorie, quelques sociétés plus âgées en font toutefois partie. Ces dernières semblent s'être positionnées sur des segments de niches dont elles détiennent le savoir-faire et gèrent un nombre restreint de fonds pour un périmètre stable de clients fidèles.

La relation entre le niveau d'encours médian et l'ancienneté des sociétés de gestion de portefeuille entrepreneuriales

Une relation entre le niveau d'encours sous gestion et l'ancienneté des sociétés de gestion de portefeuille semble se dessiner assez clairement.

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Source : AMF

De manière générale, en toute logique, plus une société de gestion de portefeuille est en activité depuis longtemps, plus elle détient des encours conséquents. Néanmoins, nous constatons une évolution du niveau d'encours médian à trois vitesses, particulièrement visible pour les sociétés de gestion entrepreneuriales. Le focus sur les sociétés de gestion de portefeuille entrepreneuriales montre un effet accélérateur en termes de développement du recours à l'exportation. Ainsi, le niveau d'encours médian des sociétés entrepreneuriales âgées de plus de 10 ans et possédant un passeport est près de 3,4 fois supérieur à celui des sociétés entrepreneuriales âgées de plus de 10 ans et ne possédant pas de passeport.

Par ailleurs le niveau d'encours médian pour toutes les sociétés de gestion hors entrepreneuriales passe de 183 339 K€ pour les sociétés de 0 à 3 ans à 1 556 265 K€ pour celles âgées de plus de 10 ans. Cette explosion du niveau d'encours médian s'explique par le fait que les sociétés les plus anciennes sont généralement adossées à des grands groupes et bénéficient donc d'un réseau de distribution plus large.

Les bons résultats en termes d'encours des jeunes structures

Si l'année 2014 est un " bon cru " en termes de nombre d'agréments délivrés, elle l'est aussi au regard des encours moyens des sociétés de gestion de portefeuille de moins de trois ans. En effet, ces derniers ont connu une croissance de 12% au cours de ces quatre dernières années et atteignent en moyenne 188 911 K€. Si l'on peut penser que la hausse des encours moyens va de pair avec la baisse continue de la représentation des jeunes structures dans l'ensemble de la population (13,61% en 2014), il ne faut pas sous-estimer le fait que les sociétés de gestion de portefeuille nouvellement agréées semblent disposer d'un " réseau clients " plus conséquent avant de se lancer dans la gestion d'actifs et rencontrent plus de succès qu'à l'accoutumée.

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Source : AMF

Zoom sur… le reporting AIFM

Les premières données issues du reporting AIFM trimestriel (arrêté au 31 mars 2015), nous apprennent que les fonds d'investissement alternatifs (FIA) gérés par des gestionnaires français investissent essentiellement au sein de l'Espace économique européen. Cette zone géographique représente, en effet, 74% des encours au 31 mars 2015. Cette ventilation est extrêmement stable depuis les premières campagnes de reporting et aucun évènement n'a, à ce jour, provoqué de réallocation massive des portefeuilles en faveur ou au détriment d'une de ces zones géographiques.

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Source : AMF

Source
Dans le cadre du suivi du secteur de la gestion d'actifs pour le compte de tiers, l'AMF dispose des fiches de renseignements annuels transmises par les sociétés de gestion de portefeuille (SGP). Ces fiches contiennent des informations quantitatives sur les actifs gérés ainsi que sur les produits et les charges liés à l'activité de gestion pour le compte de tiers exercée en France. Ces informations permettent à la Division agréments et suivi de la Direction de la gestion d'actifs de l'AMF d'en faire des analyses. Depuis l'entrée en vigueur de la directive AIFM en juillet 2013, les gestionnaires de FIA européens sont, en outre, soumis à une nouvelle obligation de reporting. Les informations recueillies ont trait notamment à l'exposition des portefeuilles aux différents types de risques et sont collectées trimestriellement, semestriellement et/ou annuellement. Malgré tout le soin apporté à la compilation et au traitement des données et en tenant compte des fiches de renseignements reçues tardivement et des erreurs éventuelles de saisie, certaines inexactitudes peuvent subsister.

Les chiffres clés 2014 de la gestion d'actifs
Chaque année, l'AMF publie une série de 5 articles intitulés " Les chiffres clés de la gestion d'actifs ". Ces publications sont disponibles depuis la rubrique Publications > Rapports, études & analyses > Épargne & prestataires du site internet de l'AMF. Les chiffres clés traitent des thèmes suivants : le panorama des sociétés de gestion, leurs profils, leurs encours sous gestion, leurs données financières et enfin, le dispositif de contrôle. Dans la foulée, une compilation de ces 5 publications, enrichie de données et tableaux complémentaires, est publiée.